Publié le 07·09·2023

Alcool et drogues au travail : un premier bilan de la CCT 100

Temps de lecture 3 min.

Une femme stressée et épuisée au travail

L’association flamande pour les problèmes d’alcool et autres drogues VAD a publié un premier bilan de l’application de la CCT 100 dans les entreprises. La CCT 100 ne semble pas atteindre les objectifs escomptés.

Le bilan de l’association VAD fait suite à une enquête en ligne du site www.qado.be du 18 décembre 2009 au 1er avril 2013.

Pour rappel, la CCT 100 oblige ad minima les entreprises à inclure dans leur règlement de travail une déclaration en matière de prévention des assuétudes (alcool et drogues). 3 règles sont le plus souvent relevées par les répondants : l’interdiction de la consommation d’alcool pendant les heures de travail (76%), l’interdiction d’arriver au bureau en état d’ébriété (53%) et l’autorisation de l’alcool lors d’occasions spéciales (48%).

Mais pour 35 % des participants à l’enquête, ces règles ne sont en fait pas inscrites dans le règlement et restent donc informelles. Pourtant, si elles y sont inscrites, les répondants reconnaissent que son application en est facilitée.

Bien sûr la consommation d’alcool dépend de facteurs personnels comme l’âge, le sexe ou le milieu social. Mais l’enquête révèle que certains environnements de travail sont propices à l’alcoolisme au travail, comme les contacts avec les clients et fournisseurs (29%), la mise à disposition d’alcool au travail (27%) ou le stress au travail (24%)

Autre fait intéressant, 69% des personnes signalent avoir été confrontées au travail à une consommation problématique d’alcool ou de drogues, dont 41% durant l’année écoulée. Les signes les plus courants de la consommation d’alcool sont l’odeur d’alcool (83%), l’ivresse en arrivant au travail (47%) et l’ivresse après une pause (23%). La règle de la tolérance zéro des règlements de travail énoncés plus haut ne semble donc pas efficace. Mais l’employeur n’a pas la maîtrise de ces comportements puisqu’ils se déroulent pour la plupart en dehors du lieu de travail.

Ces assuétudes ont des conséquences du point de vue de la productivité mais aussi de l’ambiance au travail. Le tableau ci-dessous relève les principaux dysfonctionnements:

Les conséquences de la consommation problématique d’alcool et de drogues   (Plusieurs réponses possibles)
1. Retard au travail: 43%
2. Absentéisme: 43%
3. Prestations irrégulières 42%
4. Absences répétées 41%
5. Comportement inapproprié (grossier, l’intimidation, brutal, agressif, …) 41%
6. Tâches mal exécutés 39%
7. Conflits avec les collègues 29%
8. Régime de travail inapproprié 26%
9. Modification de la satisfaction au travail 17%
10. Plaintes des clients / problèmes d’image 16%

Quels enseignements tirer de ces résultats pour la prévention en matière d’alcool au travail ?

Il ne suffit pas d’inclure dans le règlement de travail une déclaration en matière de consommation d’alcool ou de drogues. Cette déclaration doit se concrétiser dans des procédures.
Conformément à la loi sur le Bien-être au travail, ces dispositions réglementaires doivent faire partie intégrante d’une politique de prévention.
Le plan de prévention et les règlements sont plus efficaces s’ils s’accompagnent d’une politique de communication sur les points suivants :
Définir clairement ce qui est autorisé (règlement)
Les procédures à appliquer en cas de détection d’une consommation problématique
Le rôle d’intervention de la ligne hiérarchique en cas de consommation problématique
Le rôle des acteurs de la prévention (CPPT – Personne de confiance – Conseiller en prévention – Médecin du travail)
La prévention des assuétudes doit se traiter de manière transversale au niveau de la santé et de la gestion des risques psychosociaux.
Le CESI vous accompagne dans la mise en place d’une politique de prévention des assuétudes adaptée à votre entreprise. Le programme du CESI se veut complet, concret et conforme aux directives de la CCT 100. Il se compose de

Modules d’information et de formation:
Mise en place de relais vers des intervenants internes ou externes.
Mise en place et participation d’un groupe de travail multidisciplinaire au sein de votre entreprise afin de vous aider à la mise en place de la politique de prévention:
Approche individuelle par le médecin du travail à l’aide de questionnaires, de fiches d’information alcool-drogues (pour le travailleur)